Jeanne de BELLEVILLE
Célèbre héroïne des guerres de Bretagne au XIVème siècle

Fille de Maurice, Chevalier, seigneur de Belleville, Montaigu, Chateaumur, La Garnache, etc… 
et de Létice de Partenay.

Née en 1300, cette belle et riche héritière, devient dame de Belleville après la mort de son frère.

Elle est mariée par traité en 1312 à Geoffroy de CHATEAUBRIANT, qui décède d’un accident de chasse en 1328.
Elle se remarie en 2ème noces en 1330, à Nantes, avec Olivier de CLISSON.

La guerre de succession du duché de Bretagne, liée à la guerre de Cent-ans, va jeter les partisans de l’indépendance, fidèles à Jean de MONTFORT, allié des anglais, contre ceux de Charles de BLOIS, un proche parent des Rois de France, allié des français.
Le monfortiste Olivier de CLISSON est arrêté à Paris, lors d’un tournoi, par ordre du Roi de France.
Philippe IV lui fait trancher la tête, le 2 août 1343 et ordonne de l’exposer sur la porte « Sauve-tout » de la ville de Nantes.
Sa femme, Jeanne de BELLEVILLE, distinguée et une des plus belles femmes du Royaume, devient folle de douleur, et fit jurer à ses fils, devant cette tête ensanglantée, de venger leur père.

Elle va lever sur ses terres une véritable armée et livrer une guerre acharnée aux français et aux partisans de Charles de BLOIS.

Traquée et submergée par l’armée du Roi de France, sur terre, elle poursuit la lutte sur mer.
Le Roi d’Angleterre, Edouard III va lui prêter « trois vaisseaux ronds » de guerre, qu’elle va armer et commander, pour attaquer les français.
Elle écume la Manche, fait de nombreuses prises et crée de grands dommages aux commerces français des côtes normandes.
Le Roi de France, excédé, envoie se flotte de guerre, à sa poursuite.
Jeanne de Belleville les attaque avec une violence extrême, en tête des abordages, avec sa hache et son sabre, ses deux jeunes fils à ses côtés, elle ne fait pas de quartier avec les équipages et coulent les vaisseaux.

Le Roi de France confisque ses biens ; elle vend ses bijoux pour continuer d’armer ses navires.

Les galères de Philippe de VALOIS vont finir par la cerner, elle s’échappe discrètement dans une chaloupe à l’aviron, avec ses deux fils et quelques rameurs.
Voguant, sans vivre ni eau, 6 jours en mer, épuisé, son plus jeune fils décède dans ses bras.

De retour en Bretagne, elle demande la protection du Roi Edouard III, qui lui accorde à condition d‘abandonner la lutte. C’est ce qu’elle fit.
Elle épousa en 3ème noces, le Comte anglais Gauthier de BENTLEY.

Son 2ème fils devint l’illustre connétable de CLISSON.

Elle décède en 1369.

Texte de François-Xavier Perrin.